mardi 5 octobre 2010

UNE FAMILLE CANTALOUSE

Reportage réalisé en novembre 2009.

La famille Albaret vit à Aubegeac de Peyrusse, petite bourgade située dans le Nord-Est du Cantal, à une trentaine de kilomètres de Saint-Flour, la sous-préfecture.


Le boulanger passe le mardi et le vendredi entre 7h30 et 8h, le samedi à 11h. Le vendredi vers 9h, on entend le klaxon de l’épicier qui prévient ainsi les gens du village qu’ils peuvent venir faire quelques provisions. Le camion de surgelés passe une fois par mois.


Contrairement aux extérieurs, les intérieurs des maisons sont essentiellement constitués de bois. C’était à l’époque, ici en 1891, le matériau le plus simple d’utilisation et le plus accessible pour fabriquer les cloisons.


Tous les matins, alors que les hommes s’occupent du petit troupeau d’Aubegeac, Marie-José prépare le dîner chaud qu’emporteront les hommes sur les plateaux. La ferme principale se trouve en effet à une dizaine de kilomètres d’Aubegeac.



Après la tétée, «c’est pour les habituer aux hommes» que Marie-Josée donne une poignée de sel aux veaux.


Le fumier récolté dans l’étable servira d’engrais naturel pour les champs de blé, de pommes de terre, le jardin et les prés de fauche.


J’ai le souvenir d’avoir vu sursauter Marie-José lorsque le téléphone sonna...


La famille élève 25 poules, garde un coq pour les mener et 30 autres sont tués vers le mois d’octobre pour la consommation de viande de l’année.


Tous les légumes consommés proviennent du jardin. On mange donc des produits de saison. Marie-José confectionne aussi des confitures de groseilles, de mûres, de pommes et de prunes.


Pour soigner les animaux malades, on ne fait pas appel au vétérinaire. les paysans soignent eux-mêmes leur bétail.


Dans la ferme de Fedit, où exercent Michel et Jérôme, vivent une centaine de veaux, une centaine de vaches à viande de race limousine et salers, deux taureaux charolais et trois limousins



Le Cantalien est introverti, timide, calme et très travailleur.


Les étés sont très agréables à Fedit, dans les contreforts du Cézallier car ils se situent aux quatre vents; en hiver les températures peuvent y chuter jusqu’à -20°C.


L’unique chauffage de la maison, le fourneau, est alimenté en petit bois. La famille Albaret en consomme 10 stères par an, d’octobre à juin.


A l’heure où la gestion des déchets est un problème majeur en ville, ici rien n’est gaspillé. La majeur partie des déchets est végétale et donnée aux animaux.


«La main est l’instrument des instruments» - Aristote


La cuisine est l’unique salle de vie du foyer car elle est la seule à être chauffée. On y mange, cuisine, regarde la télévision. L’évier devant la fenêtre est en pierre de taille.


L’opinel est un outil du quotidien. Il vit dans la poche du pantalon car il peut servir à n’importe quel moment.


Beaucoup reprennent la citation de Jean-René Major :
« On naît paysan, jamais on ne le devient ».


Tous les jours, Michel le père et Jérôme son fils savourent le casse-croûte préparé avec amour par Marie-José, l’épouse et mère, sur leur table de fortune.


Cette meule servant à aiguiser les ciseaux utilisés pour couper le bout de la queue du bétail aurait au moins 80 ans.


La pomme de terre est mangée toute l’année.En 2009, la famille en a récolté plus de quatre tonnes. Une petite partie est vendue dans l’entourage.


Les vaches sont au champ de avril à novembre, on les rentre deux fois par jour à l’étable pour la traite ou la tétée. C’est l’occasion d’une balade quotidienne pour Marie-José et Véronique qui s’occupent de la traite du soir à 18h.


Tigrou, le chien de la famille est d’une aide précieuse à l’«heure des vaches» pour les faire avancer sur la route.


Les veaux femelles sont gardés et élevés pour remplacer les vaches. Elles font le premier veau à trois ans. Les mâles sont vendus à 10 ou 12 mois aux élevages pour leur viande.


Aubegeac est un hameau appartenant à la commune de Peyrusse, ses maisons furent construites au XIXème siècle. Dans les années 1950, une quinzaine de familles d’agriculteurs y vivaient. Aujourd’hui seulement cinq maisons sont habitées dont deux par des familles de paysans.


A l’occasion des 32 ans de Véronique, le gigot provenant du sanglier tué par Michel avait cuit toute la journée au four. C’était pour «marquer le coup». Je fus convié au souper.




Un grand merci à la famille Albaret pour son chaleureux accueil, sa bonne humeur permanente et ces moments passés dans la chaleur de la cuisine à refaire le monde.

1 commentaire:

  1. Beau reportage, jolies photos qui gomment le côté laborieux du métier, qui donnent envie mais "On naît paysan, jamais on ne le devient".
    Chapeau l'artiste.

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